Sur la question des troubles de la régulation de la glycémie, on peut dire qu’il y a deux types de diabètes. En caricaturant, on peut résumer en disant que le diabète de type 1 est une perte de la capacité (du pancréas) à synthétiser l’insuline, qui ne peut donc plus réguler la glycémie. Le diabète de type 2, quant à lui, correspond à une perte de la capacité de reconnaissance de l’insuline par les cellules de l’organisme. Il s’agit de l’insulino-résistance qui touche les organes cibles de l’insuline. Lors des stades évolués de diabète de type 2, les cellules β-pancréatiques s’épuisent et finissent par ne plus pouvoir synthétiser de l’insuline. On rejoint alors le diabète de type 1.
Sommaire
Le diabète de type 1
Le diabète de type 1 correspond à une incapacité du pancréas à produire de l’insuline, avec une destruction des cellules β. En cause, dans 9 cas sur 10, une maladie auto-immune.
Son apparition est souvent brutale, généralement chez l’enfant, ou plus rarement chez le jeune adulte. Le diabète peut être latent dès la naissance mais ne s’exprimer qu’à l’adolescence. Les causes réelles sont encore largement inconnues, certains facteurs génétiques sont impliqués, mais les autres facteurs restent flous, comme le stress par exemple.
Les premiers signes cliniques sont une polyurie (urines abondantes), une soif intense, une perte de poids, des hyperglycémies et une augmentation de l’appétit. Le traitement consiste en des injections d’insuline et dans la mise en place d’une alimentation adaptée. Des compléments alimentaires peuvent être intégrés si besoin dans la prise en charge globale
L’incidence du diabète de type 1 est relativement faible en France, par rapport à d’autre pays comme les USA, mais reste beaucoup plus élevée qu’en Asie. Le diabète de type 1 est cependant en constante augmentation, d’environ +4% par an.
Le diabète de type 2
Dans le diabète de type 2, le glucose ne peut pénétrer dans les cellules sans être transporté activement par la cellule. Ce transport doit être activé par l’insuline. En cas d’insulino-résistance, l’insuline sécrétée par le pancréas perd progressivement son efficacité et n’ouvre plus les transporteurs du glucose qui permettent au glucose de pénétrer dans les cellules.
En d’autres termes, l’insuline est produite mais a moins d’effet, le pancréas doit augmenter la synthèse d’insuline pour maintenir une glycémie normale. Lorsque le pancréas ne peut plus compenser
la glycémie augmente.
Mesure de l’insuline-résistance
Deux mesures sont possibles pour déterminer l’insulino-résistance :
- L’insulinémie à jeun (on parlera d’insulino-résistance si le taux d’insuline dépasse 60 pmol/L);
- Test de résistance au glucose : on mesure la glycémie 2h après l’ingestion de 75g de saccharose à jeun, on parle d’insulino-résistance si la glycémie dépasse 1,4 g/L.
La glycémie en cas de diabète de type 2
Typiquement, suite à une ingestion de glucose, on observe chez un sujet normal un pic de production d’insuline destinée à réduire la glycémie. Chez un sujet diabétique de type 2, l’élévation de l’insuline est à peine visible.
Les phases du diabète de type 2
D’une manière globale, voici les principales phases du diabète de type 2.
- Phase 1 : L’insulino-résistance débute environ 10 ans avant le diagnostic du diabète. Mais la sécrétion d’insuline augmente pour compenser la perte d’efficacité et la glycémie est maintenue;
- Phase 2 : Les anomalies de régulation de la glycémie commencent à apparaître quelques années avant le diagnostic, en raison d’un épuisement du pancréas qui ne parvient pas à synthétiser suffisamment d’insuline. La glycémie postprandiale est la première touchée;
- Phase 3: La défaillance des cellules β est diagnostiquée par un niveau d’insuline inférieur à la normale. Sans prise en charge, la glycémie atteint des niveaux dangereux.
Les troubles de la régulation de la glycémie ou diabète en chiffre
Le diabète en France et dans le monde est principalement représenté par le diabète de type 2 (+80%) pour lesquel un traitement avec de l’insuline est rarement nécessaire. Par ailleurs, le diabète est déclaré cause directe de mortalité dans 2 à 3% des décès.
Le diabète de type 2 est :
- La cause principale de perte de la vision (troubles micro-vasculaires), des amputations des membres inférieurs non-traumatiques et des insuffisances rénales chroniques;
- La cause majeure de maladie cardiovasculaire (mortalité précoce);
- Associé généralement à l’hypertension, aux dyslipidémies, à l’inflammation, à une hyper-coagulation et à une dysfonction endothéliale;
- Il peut y avoir des atteintes rénales (neuropathies);
- Il y a également des troubles liés aux traitements médicamenteux (hypoglycémie).
Le diabète est associé à une surmortalité liée essentiellement aux cardiopathies ischémiques, aux maladies cérébro-vasculaires et à l’insuffisance rénale, mais aussi à certains cancers, à l’insuffisance hépatique (foie) et à la septicémie.
Le coût du diabète en France, tous types confondus, coûte cher! On n’est pas sur des millions, mais des milliards!
Conclusion sur les troubles de la régulation de la glycémie ou diabète
Le glucose a une place centrale au niveau énergétique. Sa régulation est fine et est au centre d’une « matrice unique », notamment entre les entrées et les sorties, mais aussi l’environnement direct et indirect, interne et externe où la notion de stress a tout son rôle (ce stress pouvant être d’ordre positif et/ou négatif).
L’alimentation doit tendre à gérer tout cela pour offrir des apports à la fois en qualité et quantité au regard de besoins quotidiens fluctuants jour après jour (activité physique, sommeil, régulation de la température corporelle…)
Ainsi, tout en tenant compte de la tolérance individuelle et que chaque personne est unique (il n’ y a pas de standard !), les protocoles diététiques sont à individualiser au maximum en fonction des caractéristiques spécifiques de l’individu, de son environnement, de son traitement médical et de son activité sportive… Par exemple, une personne sujette à des troubles glycémiques devra se faire suivre en prévention par son médecin traitant ainsi que son médecin diabétologue, ainsi que par un staff paramédical complémentaire comprenant diététicien nutritionniste, psychologue, kinésithérapeute, éducateur APA (activités physiques adaptées) si besoin…