La diététique clinique

Les facteurs de risque cardiovasculaires

Par Nicolas - 7 minutes de lecture
Facteurs de risque cardiovasculaires

Facteurs de risque cardiovasculaires Concernant les facteurs de risque cardiovasculaires, on distingue plusieurs catégories:

  • Les facteurs de risque majeurs : sédentarité, hypertension, tabagisme, obésité et diabète;
  • Les facteurs de risque mineurs : surpoids, sédentarité, stress, dyslipidémies;
  • Les facteurs de risque immuables, indépendants de notre volonté: sexe, âge, génétique.

Les plus importants, l’hypertension, le tabac, le mode d’alimentation et la sédentarité dépendent de nous et de notre mode de vie. La biologie et la génétique moléculaires ont permis de découvrir les nombreux acteurs qui agissent sur le vaisseau sanguin. Elles ont changé le regard porté sur ces maladies et en particulier l’athérosclérose dont l’évolution conduit à l’obstruction d’un vaisseau et à l’infarctus du myocarde.

Sommaire

Focus sur un facteur de risque cardiovasculaire très médiatisé: le cholestérol

De nombreuses études épidémiologiques ont été menées concernant le cholestérol et le risque de mortalité cardiovasculaire.

Une des grandes données obtenues et représentatives des études épidémiologiques montre généralement une réduction du risque de mortalité cardiovasculaire avec un cholestérol dans les « normes », mais une courbe en U pour la mortalité globale. En effet, un taux trop bas de cholestérol n’est pas désirable compte tenu des rôles physiologiques du cholestérol.

La comparaison de différentes populations à travers le monde révèle une relation directe entre cholestérolémie et prévalence des maladies cardio-vasculaires.

Les études épidémiologiques ont montré que les autres facteurs de risque (hypertension, tabagisme, diabète …) sont moins athérogènes en l’absence d’hypercholestérolémie.

Au niveau des études d’intervention, la réduction de la morbidité et de la mortalité en prévention primaire et secondaire est largement démontrée et justifie une prise en charge hygiéno-diététique globale.

Un facteur de risque cardiovasculaire en pleine progression: le diabète

Le diabète est en pleine expansion et on peut parler, à l’heure actuelle, de véritable épidémie.

Ses conséquences directes sont à la fois sur les petites et les grosses artères:

  • Sur les petites artères
    • Rétinopathie : se manifeste par des troubles visuels et peut   rendre définitivement aveugle. Le diabète reste la première cause de cécité chez l’adulte;
    • Insuffisance rénale chronique (IRC) : survient tardivement et   nécessite à terme la dialyse, voire une transplantation.
  • Sur les grosses artères (avec la formation de plaques d’athérome à l’origine des différentes maladies cardiovasculaires)
    • Artères coronaires : crise cardiaque (infarctus du myocarde ou IDM);
    • Artères carotidiennes : l’attaque cérébrale (accident vasculaire cérébral ou AVC);
    • Artérite (artériopathie oblitérante des membres inférieurs ou AOMI).

Un facteur de risque cardiovasculaire non anodin: l’hypertension

Facteurs de risque cardiovasculaires Comme les autres facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle va accélérer le processus d’athérosclérose.

Notre pression artérielle est exprimée par de 2 mesures : la pression artérielle systolique (PAS) et la pression artérielle diastolique (PAD).

  • Pression artérielle systolique : pression maximale au moment de la contraction du cœur (qui assure l’apport de sang dans l’ensemble du corps);
  • Pression artérielle diastolique : pression minimale au moment du relâchement du cœur (remplissage des cavités cardiaques).

Ces valeurs ne doivent pas dépasser 140 mmHg pour la pression systolique et 90 mmHg pour la pression diastolique. Sinon on parle d’hypertension artérielle (HTA).

Le niveau de risque cardiovasculaire présenté par un hypertendu sera défini non seulement en fonction de son degré d’hypertension, mais également, en fonction de la présence ou de l’absence d’autres facteurs de risque cardiovasculaire. Ce principe s’applique bien sûr à tous les facteurs de risque.

Plus généralement, l’hypertension est un important facteur de risque de:

  • Maladie vasculaire cérébrale;
  • Coronaropathie;
  • Insuffisance cardiaque;
  • Insuffisance rénale;
  • Maladie vasculaire périphérique;
  • Démence;
  • Fibrillation auriculaire (FA)..

Le risque de mortalité, que ce soit par coronaropathie ou AVC, augmente de façon linéaire avec la pression artérielle, et cela, à tous les âges à partir de 40 ans.

Le tabac: facteur de risque cardiovasculaire majeur

Facteurs de risque cardiovasculaires

L’âge et la dose inhalée influent directement sur l’importance du risque.

Pour moins de 5 cigarettes par jour, le risque est multiplié par 1,4; au-delà de 10 cigarettes par jour par 2,4 et par 2,8 entre 20 et 40 cigarettes par jour, tandis qu’il n’est que de 1 pour un non-fumeur.

La nicotine agit directement sur les artères en augmentant de façon transitoire la pression artérielle et la fréquence cardiaque. Ce rétrécissement des artères est particulièrement perceptible lors de la première cigarette de la journée. L’effet se dissipe ensuite au bout d’une trentaine de minutes, mais la pression augmente progressivement tout au long de la journée, pour retrouver son niveau de base pendant le sommeil

Plus de 50% des infarctus du myocarde sont dus au tabac!

Remarque: le tabagisme passif a également des effets néfastes. Les résultats démontrent que l’exposition au tabagisme passif au domicile ou au travail multiplie par près de 2, le risque de développer une maladie coronarienne.

L’obésité: un facteur de risque cardiovasculaire en pleine croissance

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit l’obésité comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui représente un risque pour la santé.

L’obésité est définie par l’indice de masse corporelle (IMC) qui est fonction de la taille et du poids de l’individu.

IMC = Kg/ Taille (en m)2

Le tableau représente la classification des individus selon leur indice de masse corporelle

IMC

Maigreur

 < 18,5

Poids normal

18,5 à 24,9

Surpoids

25 à 29,9

Obésité

30 à 39,9

Obésité morbide

> 40

Au niveau de la population mondiale, la moitié est sous-alimentée et l’ autre est en train de devenir obèse => je parle souvent de société divergente! Il n’y a plus de juste milieu, que des extrêmes et ce, à tous les niveaux! 😉

Sur le plan national, la prévalence de l’obésité augmente sans cesse depuis les années 80 => IL FAUT RÉAGIR ET VITE!!De multiples études d’observation transversales ou prospectives ont confirmé l’existence d’une association positive entre l’Indice de Masse Corporelle et la pression artérielle : ces études ont montré que plus l’IMC est élevé, plus les pressions systolique et diastolique sont élevées, que ce soit chez les hommes ou les femmes

L’effet hypotenseur est d’autant plus marqué que la réduction du poids est forte, indépendamment du poids initial ; il se retrouve quels que soient le sexe, l’âge, et le niveau initial de pression artérielle.

En conclusion sur les facteurs de risque cardiovasculaires

Le risque de faire une maladie cardiovasculaire comme un infarctus du myocarde est fonction des facteurs de risque et de leur accumulation. Celui-ci est multiplié (et non ajouté) avec l’accumulation du nombre de facteurs de risque. Pour exemple, une personne hypertendue, diabétique et qui fume a 13 fois plus de risque de faire un infarctus du myocarde qu’un non fumeur, non diabétique, non hypertendu.

Ainsi, la prise en charge hygiéno-diététique (alimentation, activité physique, sommeil…) à visée préventive sur le système cardiovasculaire reste la première « arme vitale » à mettre en place. Il est essentiel de partir sur cette base si on veut des résultats positifs sur le long terme. La notion de chronicité est essentielle. Il faut récolter des habitudes saines pour évoluer vers un comportement prophylactique pour soi. Cela bien évidemment demande une démarche active (prendre ses baskets et sortir marcher, faire la cuisine, réfléchir sur soi, ne pas être dans le déni…) et non passive (juste prendre des médicaments). Il faut sortir de sa zone de confort!

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Nicolas AUBINEAU
Diététicien Nutritionniste du sport et en clinique