Les différents types de consommation alimentaire
A travers la population française, on peut observer différents types de consommation alimentaire assez intéressantes avec des caractéristiques bien identifiées. Je vous présente ainsi 6 profils de mangeurs et mangeuses. Peut-être allez-vous vous reconnaître parmi l’un d’entre eux ? Sachez cependant que chaque individu est unique et possède son propre profil de consommation alimentaire, donc cette liste ne se veut pas exhaustive. La diététique clinique peut, et doit, selon votre pathologie, vous faire passer d’un type de consommateur à un autre.
Sommaire
Les petits mangeurs diversifiés
- Déficiences souvent en énergie, glucides complexes, acides gras poly-insaturés (AGPI), acides gras mono-insaturés (AGMI), protides (protéines, acides aminés)
- Peu d’excès
- 15% de la population, 80% femmes, dont 2/3 ont plus de 45ans,
- Apport énergétique faible,
- Fruits frais et légumes frais ++, soupes ++,
- Surpoids pratiquement absent.
Les gros mangeurs diversifiés
- Excès souvent en énergie, cholestérol, lipides et acides gras saturés (AGS)
- Peu de déficiences
- 14% de la population, 35% vivent en région parisienne, 85% d’hommes de 25 à 54 ans,
- Alimentation diversifiée mais riche en énergie associée à une surconsommation de pain, beurre, viande, sauce, sucre et dérivés,
- Surpoids fréquent à + de 50%.
Les mangeurs standard, représentants de l’alimentation traditionnelle française
- Peu d’excès
- Peu de déficiences
- 27% de la population, 38% des retraités, 30% des employés. 60% de femmes,
- Absence de surconsommations spécifiques, 25% habitent l’Ouest de la France,
- Les niveaux de consommation de toutes les catégories d’aliments sont proches de la moyenne,
- 38% sont en surpoids.
Les jeunes mangeurs
- Excès souvent en énergie, glucides simples, acides gras saturés (AGS)
- Déficiences souvent en acides gras poly-insaturés (AGPI), acides gras mono-insaturés (AGMI), fibres
- 14% de la population, 60% d’hommes, 75% ont entre 18 et 34 ans, 38% vivent en région parisienne,
- Ce sont les plus forts consommateurs de biscuits sucrés, riz, pâtes, sodas, chocolat,
- Faible prévalence de l’obésité due à la structure d’âge , ce qui pose une question inquiétante : vers quelle typologie de consommation évolueront-ils en vieillissant ?
Les petites mangeuses pressées
- Excès souvent en glucides simples, acides gras saturés (AGS)
- Déficiences souvent en énergie, acides gras poly-insaturés (AGPI), acides gras mono-insaturés (AGMI), fibres
- 18% de la population, 70% sont des femmes jeunes (les 2/3 sont en âge de procréer),
- L’apport énergétique est identique au premier groupe,
- Ce sont les plus fortes consommatrices de viennoiseries, pizzas, quiches,
- Il existe une faible diversité alimentaire,
- Néanmoins, la fréquence de surpoids et obésité est faible.
Les gros mangeurs monotones
- Excès souvent en énergie, cholestérol, lipides, acides gras saturés (AGS)
- Déficiences souvent en acides gras poly-insaturés (AGPI), acides gras mono-insaturés (AGMI), fibres
- 11% de la population, 90% sont des hommes, en majorité âgés de 25 à 54 ans,
- Il existe une très faible diversité alimentaire avec surconsommation de boissons alcoolisées (20% de l’apport énergétique en moyenne), fromages, charcuteries, abats, pommes de terre, café,
- Il y a une tendance nette au surpoids pour + de 50%.
Focus sur diversité et variété de la consommation alimentaire
Pour rappel, la diversité et la variété de la consommation alimentaire en France sont deux notions différentes :
- La diversité correspond aux différents groupes alimentaires et reflète la consommation journalière d’aliments des différents groupes (au nombre de 7), ces derniers étant définis sur la base d’un nutriment majoritaire : viandes/ poissons/ œufs, fruits et légumes, produits laitiers, matières grasses, produits sucrés, féculents/ céréales/pain, boissons.
- La variété représente la consommation journalière de différents aliments au sein d’un même groupe.
En conclusion sur la consommation alimentaire
Il faut s’éloigner de la monotonie alimentaire, des régimes d’éviction (quand il n’y a pas de raison apparente), des alimentations liées à des philosophies intellectuelles mal pensantes et malveillantes (« gourous »…)
Ainsi, il est nécessaire d’assurer variété, diversité et aliments à haute densité nutritionnelle dans votre consommation alimentaire quotidienne, gage de qualité afin de couvrir vos besoins quotidiens. Une densité nutritionnelle élevée correspond à un contenu important en micronutriments indispensables au regard de l’apport énergétique de l’aliment : vitamines (C, D…), minéraux (magnésium, potassium, fer…), oligo-éléments (iode, sélenium…), fibres, acides gras essentiels (oméga 3…), acides aminés essentiels… On peut voir dans ces aliments les fruits frais et protéoléagineux, légumes frais et secs, les produits laitiers…
Mes autres articles sur le diététique clinique
- Le syndrome métabolique
- Des exemples de menus cardio
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Nicolas AUBINEAU
Diététicien Nutritionniste du sport et en clinique
Source : ANC pour la Population Française