La diététique clinique

Alimentation et coronavirus

Par Nicolas - 7 minutes de lecture
alimentation covid 19

Notre santé est le socle de la vie de tout individu afin de pouvoir pleinement satisfaire ses besoins sur les plans physique, mental, physiologique…. Au même titre que le sommeil, l’hydratation et l’activité physique, l’alimentation fait partie des piliers vitaux à prendre en compte jour après jour… d’autant plus évident et pertinent en cette période de crise sanitaire affiliée au coronavirus. Parce que manger est à la fois simple et compliqué, je vous donne un coup de projecteur entre les idées reçues et les orientations alimentaires évidentes. Ainsi, s’il est vital de pratiquer une activité physique à visée modulatrice de l’inflammation et stimulante de l’immunité, ce paramètre n’est pas suffisant à lui seul. En effet, il faut insister sur la synergie d’action de différents facteurs dont l’alimentation joue un rôle central pour favoriser le  bien-être de chaque personne. 

Sommaire

Quels sont les points-clés à éviter en période de confinement ou moindre activité liée au coronavirus ?

Un point majeur lors de ces périodes exceptionnelles est l’anarchie alimentaire, tant au niveau qualitatif que quantitatif. Le timing de prise des repas peut être bousculé par une absence de repères temporels qui pourraient être liés entre autre avec le planning d’activités quotidiennes dont le facteur travail ou encore activités sportives. Ensuite, la frustration mentale peut entraîner des troubles du comportement alimentaire (pulsions sucrées et/ou grasses, fringales nocturnes…) pouvant jouer sur l’homéostasie, en d’autres termes, l’équilibre de l’organisme.

Chaque personne doit prendre le temps de se reconnecter à ses propres sensations individuelles d’appétit, de faim…

Je parle toujours de se mettre face au « mur blanc » lorsque l’on est en période de crise comme cette pandémie actuelle qu’est le coronavirus. Cela fait prendre conscience du bon et du moins bon pour nous, permet de ré-aiguiller le bateau pour imager afin de trouver les meilleures solutions pour soi-même et in fine les autres. Cela amène par la suite à évoluer marche après marche pour s’améliorer toujours un peu plus jour après jour. C’est un mal pour un bien, et l’alimentation peut tout à fait entrer dans ces schémas de remise en question.

Quelle d’alimentation privilégiée pendant cette période de covid où l’activité physique peut-être plus réduite ?

Il faut orienter notre alimentation sur un modèle pauvre en glucides (sucres, féculents) afin de limiter le stockage au niveau de l’organisme. Il est intéressant de partir sur une alimentation de type cétogène. Le régime cétogène ou régime keto (ou en anglais LCHF pour Low Carb High Fat) est un régime assez strict visant à consommer très, très peu de denrées alimentaires glucidiques comme les fruits de saison frais crus, cuits, séchés, les féculents type pomme de terre, patate douce, pâte, riz, pain, légumineuses (pois cassés, haricots blancs, flageolets…). Et bien sûr tous les produits sucrés. Et, a contrario, à ingérer beaucoup d’aliments riches en lipides (beurre, huiles végétales, fruits protéoléagineux, fromage, crème, poissons gras, oeufs, charcuteries…). Par exemple, dans le monde du sport ou dans le domaine de la cancérologie, le régime cétogène est de plus en plus couramment rencontré.

De plus en plus d’études tendent à démontrer que la Vitamine D permettrait de prévenir les formes graves du Covid-19 !

Un régime végétarien exclusif  est-il intéressant pour optimiser sa résistance au coronavirus ?

Non, l’alimentation est un tout et non un seul aliment, il y a des interactions entre chacun et tous se complémentent. Si on réduit en se focalisant sur l’effet de la consommation unique d’un nutriment corrélé à un effet bien spécifique, on est plus dans le cadre de la recherche analytique que de la mise en place pratique sur le terrain d’une alimentation positive pour votre organisme. Il y a des interactions et des synergies d’actions entre tous les nutriments, donc on ne peut que raisonner ainsi. C’est comme si on prenait juste la relation du gluten avec la performance ou du cholestérol dans l’incidence cardiovasculaire, cela est perdu d’avance car il reste une multitude de paramètres et causes interconnectées. Durant cette crise de covid 19, il faut donc éviter de tester une alimentation végétarienne ou bien se faire suivre par un Diététicien.

Certains aliments sont à limiter dans nos placards au quotidien, d’autant plus en cas de crise de  coronavirus

Néanmoins, il n’y a pas d’aliments à éviter, c’est une question de fréquence-quantité des aliments qui se complètent. Chaque aliment naturel est unique avec une composition nutritionnelle propre en glucides, lipides, protéines, vitamines, minéraux, oligo-éléments,…. Il faut surtout privilégier les aliments bruts et délaisser les produits issus de l’industrie agro-alimentaires qui apportent plus de mauvais que du bon, à savoir des molécules plus ou moins synthétiques, non naturelles, qui sont non reconnues par l’organisme.

Le corps ne reconnaît que ce qui est naturel, l’énergie provenant du soleil et transitant par le végétal et l’animal.

L’organisme ne peut assimiler que ce qui est issu de la terre, de la mer et de l’air. Les aliments contiennent des nutriments et des micronutriments qui sont tous nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme, de notre soma et psyché. On les trouve en proportions variables selon les aliments. C’est pourquoi une diététique diversifiée est essentielle afin de répondre correctement à nos besoins spécifiques du au coronavirus. Les grandes erreurs souvent rencontrées dans l’alimentation de notre société moderne sont un excès de sel, de sucres simples (glucose, saccharose, fructose…), d’aliments raffinés (toujours issus de l’industrie agro-alimentaire) et de matières grasses d’origine animale ou hydrogénées et modifiées. Ceci est la conséquence directe de la grande monotonie et de la faible densité nutritionnelle de l‘assiette de certains français à l’heure actuelle souhaitant entrer dans l’ère de la « junk food » ou du « mal manger« . Ainsi, associer à la sédentarité (premier facteur de morbidité et mortalité avec l’alimentation), on accélère les processus de l’inflammation et in fine de l’obésité, du diabète, de l’hypertension, du cholestérol… du syndrome métabolique… et donc des maladies cardiovasculaires et des cancers ! Au milieu de tout cela, l’immunité se trouve ainsi mise à mal, ce qui est préjudiciable lors de périodes où rôdent certains virus comme le coronavirus.

Les règles principales à observer pour stimuler son immunité  en période de confinement ou moindre activité liée au coronavirus

  • Faire 3 repas par jour et surtout ne pas sauter de repas, éviter les grignotages, avoir un bon petit-déjeuner équilibré par exemple. Si besoin, adopter des collations le matin et/ou l’après-midi, à des heures bien distinctes des repas principaux ;
  • Diversifier et varier l’alimentation en évitant la répétition hebdomadaire ;
  • « Gastronomiser » les repas en les rendant appétissants ;
  • Utiliser des techniques culinaires simples (étouffée, vapeur, papillote,…) ;
  • Manger dans le calme, prendre le temps d’apprécier l’acte alimentaire, mastiquer correctement, facteur participant à la satiété et à la frugalité ;
  • Diminuer la consommation de sel d’ajout, privilégier la fleur de sel ou le gros sel ;
  • Augmenter la part de fibres dans votre ration quotidienne en privilégiant les légumes frais et fruits frais en quantité, les légumes secs ne doivent pas être oubliés ;
  • Augmenter la consommation de glucides par les céréales et produits céréaliers complets, les pommes de terre, les légumes secs, à l’instar des sucres simples (sucres d’ajout, confiseries, pâtisserie…).
  • Enfin, assurer une hydratation correcte en eau faiblement minéralisée (minimum 1.5L par jour) et une diurèse minimale de 1.5 à 2L par jour afin de limiter les symptômes liés à la déshydratation. Modérer en parallèle l’alcool comme la bière, les alcools forts (whisky…) favorisant l’embonpoint et certains troubles fonctionnels, troubles digestifs..

 




Nicolas AUBINEAU
Diététicien Nutritionniste du sport et en clinique