Le régime Paléo

Parmi les régimes alimentaires au sein de la nutrition du sport, le régime paléo tire ses origines de nos ancêtres, les hommes préhistoriques, à l’époque où l’alimentation était présente à l’état sauvage et naturel. Il est assez différent du régime keto. L’évolution a frappé ce mode alimentaire au cours du temps pour arriver de nos jours à une alimentation vidée de son sens le plus pur. La balance qualité/quantité a été touchée et a tourné en faveur de ce second paramètre, en raison d’une productivité de plus en plus accrue louée par les industries agro-alimentaires et le monde moderne, souhaitant voulant faire toujours plus vite. Mais, heureusement, il est possible de revenir à la raison avec un peu de curiosité et de participation active de la part de chacun d’entre nous. Et, en plus, cela coûte moins d’énergie et crée moins d’entropie comme je le souligne juste après :

Cuisiner et manger au naturel des aliments bruts au quotidien permet au consommateur d’éviter de perdre du temps et de l’énergie à regarder les étiquettes nutritionnelles des produits issus de l’industrie agro-alimentaire. On enlève donc un problème là où il ne devrait pas y en avoir => on simplifie alors la relation de l’Homme avec son alimentation et tout devient plus clair et facile à mettre en oeuvre au quotidien!

On a donc créé avec le temps une offre alimentaire de plus en plus variée et complexe pour des besoins au quotidien restant toujours aussi simples en rendant les êtres humains passifs dans leur comportement alimentaire. Vous me direz : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Quand on sait que près de 80% des produits industrialisés au niveau alimentaire sont davantage des ennemis que des amis pour nos santés mentale et physique.

Sommaire

Qu’est-ce que le régime Paléo ?

Le principe du régime paléo est de se nourrir comme l’homme du paléolithique, c’est-à-dire en étant un chasseur-cueilleur, en se nourrissant essentiellement de :

  • Gibier (le bison, le bouquetin, le cheval…). Le gibier contient peu de graisse, environ 5 fois moins que nos animaux d’élevage,
  • Poisson gras (saumon, truites) riche en protides et aussi en lipides de bonne qualité (oméga 3…),
  • Végétaux ainsi que de baies qui fournissaient un peu de glucides simples, vitamines, minéraux….

En 1985, le Dr S. Boyd Eaton (Colorado – États-Unis) a popularisé, mis en avant, le régime paléo en le publiant dans une revue scientifique. Le régime paléo permettrait de perdre du poids, d’avoir un excès d’énergie et d’améliorer, d’une manière générale, la santé.

Si je résume le régime paléo, il est basé sur les consommations de protéines animales, des végétaux avec une exclusion des produits laitiers et céréaliers.

Du régime Paléo à l’alimentation de l’Homme moderne

De nos jours, l’homme est passé d’un mode de vie actif à un mode de vie sédentaire, de plus on note :

  • Une mauvaise qualité couplée à un excès de lipides et un mauvais rapport des acides gras (trop d’acides gras saturés),
  • Une augmentation de sel, de sucres et additifs plus ou moins chimiques, avec notamment la consommation croissante de plats préparés industriels en tout genre,
  • Une diminution de fruits, de légumes et de fruits oléagineux. Autrefois, ces fruits et légumes étaient consommés quelques heures après avoir été cueillis, garants meilleures qualités gustatives et nutritionnelles.

Aussi, la diminution de l’exposition solaire au cours de l’année ne permet pas une synthèse de vitamine D optimale avec les conséquences que cela peut apporter sur l’organisme à tous les niveaux (cérébral, digestif, musculaire, cardiaque…).

L’ensemble de ces facteurs a favorisé l’aggravation au fil du temps de pathologies diverses et variées comme le surpoids, l’obésité, le diabète, l’hypertension artérielle, le cholestérol… mais aussi une altération de l’équilibre acido-basique, une augmentation du stress oxydatif, une moindre résistance au stress en général…

L’après régime Paléo et le changement de mode vie

Dans un premier temps, la mécanisation a contribué à réduire les tâches consommatrices d’énergie, aussi bien au niveau des déplacements, que dans le travail industriel, agricole ou domestique.

Aussi, l’homme moderne n’a presque plus besoin de lutter contre le froid, ceci entraine une baisse des dépenses de thermorégulation. Pour information, la neutralité thermique dans l’air est de 20-22°C et dans l’eau 32-33°C, zones où vous dépensez le moins d’énergie liée à la thermogenèse (production de chaleur pour maintenir la température centrale de notre corps aux alentours de 37°C).

Face à la diminution globale des dépenses énergétiques, les populations ont réagi en réduisant leurs apports énergétiques (les rations énergétiques ont diminué par 2 entre l’ère Paléo et maintenant passant d’une fourchette de 3000-4000 à 1500-2500 kilocalories) et par conséquent la diminution de la ration alimentaire globale entrainant une réduction de leurs apports en micronutriments (minéraux tels que le Fer, Calcium…, vitamines B, C…, oligo-éléments Selenium, Zinc…), sauf le sodium qui, au contraire, à augmenter ++ par ajout volontaire dans l’alimentation moderne.

L’évolution technologique à l’origine de la mal-alimentation ?

L’agriculture intensive est un système de production agricole fondé sur l’optimisation de la production par rapport à la surface cultivée et requiert des investissements importants (énergie, engrais, matériel…).

Voici quelques chiffres :

  • La production d’œufs est passée de 130 à 250 œufs en 80 ans par poule,
  • Un poulet met 3 fois moins de temps à être commercialisé, passant ainsi de 6 mois traditionnellement à 2 mois de nos jours,
  • Sur le plan technique, la sélection et le modelage génétique des espèces, se traduisent par des pertes sur la qualité organoleptique (goût, odeur, texture,…) des produits alimentaires trouvés dans l’assiette du consommateur, dernier maillon de la chaîne alimentaire,
  • Les engrais chimiques (produits toxiques, polluants…) ont des effets sur les équilibres biologiques et sur la santé humaine (cancers, maladies cardiovasculaires…).

En conséquent, on diminue la qualité (gustative et nutritionnelle), on pollue massivement (engrais, pesticides, herbicides, fongicides…) et on empêche les agricultures plus traditionnelles ou plus respectueuses de l’environnement de se développer.

Vers une évolution des consommations ?

Depuis une cinquantaine d’années, les consommateurs achètent davantage de produits transformés, au détriment des produits frais (légumes, viandes, poissons…) et des féculents (pomme de terre, patate douce, légumes secs…), qui demandent davantage de travail de préparation. C’est l’ère de la « junk food« , manger le plus rapidement possible sans efforts !

La part de l’ensemble des plats préparés à base de viandes, de poissons, de charcuteries et de légumes (frais et secs) représentent entre 1/3 et la moitié des repas de l’Homme moderne.

Pour information :

En un siècle, la consommation pain est passé de 220kg/an à 60kg à la fin des années 1990, soit plus de 2/3, puis on observe une stabilisation grâce à la diversification des formes et des goûts des pains.

Les pommes de terre ont diminué de 2/3 en parallèle depuis la 1ère guerre mondiale. Mais, depuis 1990, on note une légère remontée de cette consommation favorisée par les plats préparés (pomme de terre épluchée, chips, purée en flocons). Même constat pour les légumes secs, pendant cette même période, qui ont chuté de plus de 80% et qui se stabilisent grâce aux préparations industrielles et aux conserves. La réduction de produits céréaliers, à contribuer à réduire les apports de fibres.

Ensuite, au cours de la deuxième moitié du 20ème siècle, la consommation de sucre brut à diminuer d’environ 40%, alors que les produits riches en sucre (gâteaux, crèmes glacées, sorbets, viennoiseries…) ont explosé par 10.

En parallèle, l’augmentation de consommation de viandes, poissons, œufs et produits laitiers a contribué à augmenter la part des protéines animales dans l’apport protéique total, mais également la part de lipides et plus particulièrement de lipides saturés.

Malgré la diversité des fruits et légumes (dont les fruits exotiques) et du mode de conservation (conserve, congelé, surgelé…), la réduction de la consommation de fruits et légumes va dans le sens d’une réduction de la densité en micronutriments de ces mêmes denrées alimentaires.

Conclusion sur le régime Paléo à maintenant

Il est évident que toute cette évolution du paléo à maintenant tant au niveau de l’alimentation que de l’activité physique a provoquée un bouleversement chez l’être humain. Entre un déséquilibre avec les excès d’un côté pour certains aliments et nutriments et les déficiences/ carences de l’autre, le corps se trouve en quelque sorte « écartelé » car il reste une moyenne au final. C’est là où les notions de juste milieu et d’équilibre reprennent tout leur sens. Ni trop, Ni trop peu…

Revenir au naturel reste la première voie à emprunter si on souhaite s’approcher d’une alimentation diversifiée et variée, de qualité et équilibrée à nos besoins spécifiques.

Cela demande une démarche active de la part de chacun d’entre nous afin de trouver sa propre voie, car la passivité reste la première cause des maux et pathologies de notre société moderne, en reprenant souvent l’expression couramment entendue « c’est pas de ma faute, c’est celle de l’autre, des autres ou de la société ».

C’est vous qui êtes le propre maître de votre vie et de vos choix! Soyez curieux!

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