Le lien nutrition et santé

Le rôle barrière de l’intestin

Par Nicolas - 7 minutes de lecture
intestin

On aborde dans cet article la fonction de l’intestin au niveau de ses 3 principales caractéristiques : la muqueuse intestinale, la flore intestinale et l’immunité. Tous ces éléments interagissent très fortement les uns avec les autres et l’approche par la micronutrition a pour but d’améliorer le fonctionnement simultané de la muqueuse, de la flore et de l’immunité, pour permettre une synergie d’action positive sur l’organisme. Un gros coup de projecteur sera réalisé sur la notion de déséquilibre de la barrière intestinale et ses troubles associés : le Leaky Gut Syndrome (LGS) ou syndrome de l’intestin perméable ou encore syndrome de l’intestin poreux. La prévention de la santé par l’alimentation aura ainsi toute son importance.

Sommaire

La muqueuse de l’intestin

L’interface entre l’épithélium et la lumière est le mucus. Le rôle primaire du mucus est la lubrification de l’épithélium pour faciliter le transit. Ensuite, une flore particulière y est implantée, la flore associée à la muqueuse. Elle est différente de la flore intestinale qui se trouve dans la lumière, qui transite et qui n’interagit qu’indirectement avec la muqueuse. Cette flore associée à la muqueuse limite l’implantation d’une flore exogène.

Enfin, grâce à une production continue de mucus et au transit, la couche de mucus est constamment renouvelée, limitant encore l’implantation d’une flore exogène.

En résumé, la fonction barrière de l’intestin comporte 3 niveaux :

  • L’épithélium qui forme l’interface entre les milieux intérieur et extérieur,
  • Le mucus et la flore associée qui limite l’implantation d’une flore exogène,
  • Le système immunitaire intestinal qui est tolérant mais vigilant en cas de rupture de la barrière.

La barrière intestinale humaine est très performante mais parfois, suite à divers événements, elle peut être altérée.

Causes et conséquences de l’altération de l’intestin

Il existe plusieurs mécanismes principaux d’altération de la fonction barrière de l’intestin :

  • L’apoptose (ou mort cellulaire programmée) des cellules de l’épithélium : différentes causes (attaques toxiques, microbiennes, …). La barrière de l’intestin peut être altérée si le renouvellement des cellules n’est pas suffisant.
  • Certaines conditions physiopathologiques (infection, toxines, allergies…) qui entraînent une ouverture des pores des jonctions entre les cellules de l’intestin et peut induire une augmentation de la perméabilité de la membrane intestinale.

La conséquence directe est une augmentation de la perméabilité de l’intestin para- ou trans-cellulaire. c’est-à-dire entre ou à travers les cellules de l’intestin. Les antigènes sont alors reconnus pas les cellules immunitaires qui libèrent des molécules inflammatoires, c’est le processus de l’inflammation avec augmentation de la production de radicaux libres, première défense contre les infections.

La plupart des troubles de la barrière intestinale sont bénins et sans aucunes conséquences. Une guérison va rétablir une fonction barrière de l’intestin efficace. Mais, dans un certain nombre de cas, un trouble primaire de celle-ci, sans danger, peut se transformer en une altération critique la muqueuse intestinale.

L’altération critique de la barrière entraîne alors un afflux important de molécules pro-inflammatoires (allergènes, toxines, particules microbiennes) qui seront détectés par le système immunitaire et peuvent provoquer ou aggraver une inflammation. C’est ce cercle vicieux qui est appelé Leaky Gut Syndrome ou syndrome de l’intestin perméable.

Quelles sont les causes connues et/ou les facteurs aggravants du syndrome de l’intestin poreux ?

Nous avons classé les causes et facteurs aggravants en trois catégories, que nous détaillerons par la suite :

  • Facteurs luminaux : dysbiose, agressions toxiques, médicaments…
  • Facteurs muqueux : ischémie intestinale (baisse de la perfusion), mucus…
  • Facteurs généraux : mutation génétique. diabète, obésité, syndrome métabolique, stress, inflammation

Ces 3 catégories de facteurs sont tous influencées par l’environnement dans lequel nous vivons, comme l’alimentation (sucre, alcool, additifs chimiques, junk food ou mal bouffe…), le sport, la pollution, le stress, les drogues (tabac…), les médicaments (AINS, antibiotiques…)…

 

Les conséquences du Leaky Gut Syndrome ou syndrome de l’intestin perméable sont nombreuses et présents à tous les niveaux au niveau de l’organisme : cerveau, cœur, poumon, foie, muscles, articulations, os, peau,  circulation…

 

Intestin et intérêts des probiotiques

Les probiotiques réduisent les altérations de la muqueuse et de la perméabilité : ils stimulent les jonctions serrées entre les cellules de l’intestin et augmentent la production de mucus protecteur.

Aussi, les probiotiques réduisent l’afflux de molécules pro-inflammatoires car ils sont eux-mêmes des éléments anti-inflammatoires. Leur passage à travers la barrière intestinale va donc entrer en compétition avec les éléments pro-inflammatoires tel que les toxines ou les antigènes allergiques. De plus, les probiotiques inhibent la croissance des micro-organismes pathogènes, donc agissent directement sur la source des substances pro-inflammatoires.

En conclusion, les probiotiques sont des véritables pompiers au niveau de l’intestin en luttant contre l’inflammation en aval mais aussi en amont.

Les probiotiques semblent spécialement adaptés pour le Leaky Gut Syndrome grâce à leur action sur l’immunité, mais ils ont également des bénéfices dans d’autres pathologies comme :

  • Les candidoses, dysboses…,
  • Les maladies inflammatoires de l’intestin : Maladie de Crohn, Rectocolite Hémoragique (RCH)…,
  • Les troubles fonctionnels dont les troubles digestifs intestinaux : constipation, diarrhées aigues, infectieuses ou liées à la prise de médicaments…,
  • Les intolérances, les allergies alimentaires…,
  • Les maladies à distance : cutanées, rhumatismales, infectieuses…,
  • La fatigue, l’anxiété, la dépression, l’angoisse, le Burn Out…

Intestin et micronutriments

La glutamine (acide aminé essentiel), le zinc et le bétâ-carotène agissent en préservant l’intégrité des jonctions entre les cellules empêchant ainsi l’entrée d’éléments pathogènes et nuisibles à l’organisme. L’apport de glutamine diminue les taux de molécules pro-inflammatoires et augmente celles qui sont anti-inflammatoires. De même, la curcumine (du curcuma) et le thé vert diminuent l’inflammation de la muqueuse.

Aussi, la glutamine, les vitamines B (surtout B1 et B9) sont essentielles au métabolisme énergétique de la cellule de l’intestin et améliorent le renouvellement cellulaire.

Enfin, le thé vert, l’acide alpha-lipoïque et le béta-carotène désamorcent le stress oxydant initié par l’inflammation.

Intestin ou second cerveau

Nous avons déjà vu l’importance de l’intestin pour l’organisme. Il faut bien voir que l’intestin est le second cerveau de l’homme.

On dit bien: Se faire de la bile! Le garder sur l’estomac ! Vider ses tripes! Se mettre la rate au court-bouillon!

Pour une information envoyée par le cerveau à l’intestin, celui-ci en envoie 9!

Le lien entre le cerveau et l’intestin est réellement à prendre en compte, ainsi, pour vous sentir bien dans votre corps et votre tête, prenez soin de votre intestin !

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Nicolas AUBINEAU
Diététicien Nutritionniste du sport et en clinique