La diététique clinique

Le stress : présentation générale

Par Nicolas - 5 minutes de lecture
le stress

A notre époque, on entend souvent parler de stress dans la vie de tous les jours : au travail, en famille, dans le sport à l’abord d’une compétition, par rapport à ses coéquipiers… Cet état est en fait une condition contraignante ou un ensemble de conditions, majoritairement négatives, concernant la vie sociale, affective ou professionnelle. Néanmoins, et heureusement, cette notion est, dans certains cas, stimulante, nécessaire dans la réalisation d’une performance. Sur le plan purement biologique, le stress est une réaction normale, un événement créé par le corps humain pour assurer l’homéostasie, en d’autres termes l’équilibre de l’organisme ! 😉 Ceci veut dire en quelque sorte que le stress est plutôt interne qu’externe.

Revenons aux sources du stress

Le stress est une réponse d’ordre primitif pour que l’Homme (avec un grand « H ») se défende ! Ce sont les animaux qui nous ont transmis cela et qui, en cas de danger type prédation, événements exceptionnels type catastrophes (tremblement de terre, guerre, tsunami, ouragan, …), pathologies (infarctus, cancer,  opération lourde,… ou encore lors de la gestation chez la femme) déclenche au niveau cérébral la production et la libération d’adrénaline ainsi que de corticostéroïdes dont les conséquences directes sont l’augmentation du taux de sucre dans le sang (glycémie, synonyme d’énergie disponible pour l’organisme), de la respiration (permettant l’oxygénation), de la pression ainsi que du flux sanguin. Tout cela (énergie et oxygène) prennent route principalement vers le cerveau et les muscles dans le but d’optimiser l’attention et les performances physiques, permettant à l’animal de combattre ou de fuir le danger.

Le semblable de ces trois réactions primitives est aussi celui vécu par l’Homme lorsque ce dernier est face à un événement stressant.

Chez l’animal et l’être humain, la réaction de stress est essentielle pour la mise en place de capacités et d’aptitudes adaptées pour faire face au danger (exemple du joggeur ou de la joggeuse poursuivi(e) par un chien mal éduqué, pour avoir vécu la scène! ;)) Celle-ci est efficace en cas de stress aigu et occasionnel, mais non lors de stress chronique.

Trois étapes se mettent en place lorsqu’il y a un facteur de stress chronique :

  • L’alarme : l’organisme voit des modulations face au stress, qui, lorsque ce dernier est trop élevé, peut entraîner la mort sans qu’il y est possibilité de recours pour l’humain (agression par exemple).
  • La résistance se met en place quand l’exposition à l’agent stressant permet favorise les phénomènes d’adaptation. Ainsi, c’est la première phase (l’alarme) qui permet de concentrer les ressources au service de la résistance, facilitant l’adaptation au-dessus du niveau normal.
  • L’épuisement arrive quand l’exposition est trop longue face au stress et que l’énergie utilisée pour l’adaptation devient insuffisante. A ce moment là, les premiers signes physiologiques de la phase d’alarme refont surface, mais sans possibilité pour l’organisme de résister, ce qui peut conduire à la mort à partir d’un certain seuil..

Quels sont les principaux figurants du stress ?

La réaction de stress est engendrée dans l’hypothalamus, par la libération de CRF (hormone corticolibérine). Ensuite, il existe deux phases avec deux hormones:

  • La réaction la plus immédiate est une activation du système nerveux autonome qui stimule la synthèse d’adrénaline et de noradrénaline (catécholamines) par le rein (médullosurrénales) déclenchant la libération de glucose à partir de glycogène hépatique (stocké dans le foie), une élévation de la pression artérielle, de la fréquence respiratoire et du métabolisme, in fine une augmentation de la vigilance. Ainsi, très rapidement, le niveau d’adrénaline sanguin augmente puis diminue, quelques minutes après la fin du stimulus.
  • Ensuite, environ une dizaine de minutes après, l’ACTH (hormone corticotrope ou adrénocorticotrophine) est libérée dans la circulation sanguine déclenchant la synthèse de cortisol par les glandes corticosurrénales (rein) et vient finaliser la réponse au stress, par élévation de la production de glucose (à partir de protéines et des graisses), de la rétention de sodium et d’eau par les reins augmentant ainsi directement le volume sanguin, in fine la pression artérielle. Le cortisol augmente de manière importante que 15 à 30 minutes après l’événement stressant et reste dans la circulation pendant environ 1h30 après la fin du stimulus.

Si le stress est chronique, le taux de cortisol s’élève au fil du temps, la répétition de l’événement stressant ne permettant pas un retour de cette hormone à son niveau de repos. Par la suite, ce phénomène peut être décuplé par la mise en place d’une résistance au cortisol entraînant de ce fait une synthèse plus importante de cortisol pour obtenir les mêmes effets.

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Nicolas AUBINEAU
Diététicien Nutritionniste du sport et en clinique